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Il faut regarder la souffrance en face. S'il etait Premier ministre, il obligerait les membres du gouvernement a passer une semaine dans une base de reservistes de Gaza ou d'Hebron, ou dans une maison d'arret du Neguev, ou a sejourner au moins deux jours dans le service psychiatrique d'un hopital perdu ou a se tenir en embuscade une nuit entiere, du coucher du soleil a l'aube, dans la boue et la pluie, en hiver, dans le perimetre de securite a la frontiere libanaise. Ou encore a vivre dans l'intimite d'Eytan et de Warhaftig, dans cet enfer de l'avortement noye sous les accords de piano et de violoncelle qui s'echappaient de l'etage superieur. (p. 283)